Traversée de l'Oisans
7 Août 2005
Les 2 Alpes > Bourg d'Oisans (38)
Après avoir abandonné l'année dernière à cause des conditions météos au kilomètre 60 à l'alpe d'huez, je m'étais relancé le défi d'en venir à bout cette année, en moins de 7H. Récit de la journée :
A 5H45, il est (déjà) l'heure de se lever, complètement dans le gaz vue la semaine chargée que je venais de passer. J'arrive tant bien que mal à me motiver, et surtout à monter sur le vélo jusqu'à la navette sur la place de la mairie à Bourg d'oisans. Initialement je devais prendre celle de 6H30, mais, raté à quelques minutes, je pris celle de 7H00. Les vélos étaient dans un camion, les coureurs dans un bus en direction des 2 alpes, village de départ. Premier coup de stress en sortant du bus, en m'apercevant 5 minutes plus tard que j'avais oublié mon camelback à l'intérieur... j'arrive in extremis à l'arrêter sur la route, après qu'il ait effectué son demi-tour. Encore un peu, et je n'avais plus rien pour réparer, plus rien à boire, ni même la puce électronique de la course... donc j'étais presque bon à rentrer par la route en vélo...
Contrairement à l'édition précédente, il n'y avait aucun stand cette année, et le "petit déjeuner" annoncé était moins copieux. Juste assez pour ne pas avoir la fringale avant le premier ravitaillement.
Après un échauffement rapide et surtout histoire de ne pas prendre froid, je me rends sur la grille de départ à 8H45.
9H00, le coup de feu retenti. Alors
que tous les coureurs pros à l'avant partent comme des flèches, je suis le
rythme plus tranquille à l'arrière du peloton. Le départ se faisait dans un
champ en montée assez raide (entre 10 et 15%), puis continuait à monter sur
les pistes avant d'emprunter la piste de descente permanente des Deux -alpes.
Comme j'étais dans le dernier tiers, évidement ça bouchonnait dans cette
partie. Je freine alors continuellement derrière les autres comme il n'était
pas possible de doubler. A mi-descente, une personne est déjà couché sur le
coté après une chute, et sera évacué plus tard en hélico... même si ca ne
rassure pas des masses, je poursuis la descente, toujours les doigts sur les
freins. Evidement, au bout d'un moment, à force de freiner en continu, les
disques ont tellement chauffé que même si j'étais à fond sur les leviers, je
reprenais de la vitesse. Je me suis alors en vitesse (c'est le cas de le
dire...) jeté sur le talus et j'ai attendu quelques instants avant de repartir.
Encore une petite frayeur matinale... j'étais alors impatient d'arriver en bas
sur une portion plus plane.
Arrivé en bas, justement, le parcours empruntait une petite portion de route,
avant de redescendre en single track au barrage du lac de chambon où on a
reprit la route pour traverser Mizoens en direction de la montée au plateau d'emparis.
Le bas de la montée se faisait par la route, avant de prendre un grand chemin
large. La dénivellation oscillait entre 6 et 9%. Rien de bien méchant donc. A
mi-montée, je me fais doubler par la championne olympique Paola Pezzo, qui
était accompagnée de deux autres concurrentes. Je reste alors derrière elles
une bonne dizaine de minute à un rythme qui me convenait. J'en ai alors
profiter pour reprendre quelques places. Mais au bout d'un moment leurs cadences
est devenue trop élevée, et je les ai laissé partir, alors que je poursuivis
à ma cadence. Je voyais l'altitude sur le compteur croitre continuellement,
jusqu'au point le plus haut, à 2259m, où nous attendait le premier
ravitaillement. Il ne fallait pas être trop difficile vu le peu de chose qui
nous était proposé. Quelques minutes plus tard je suis reparti sur la portion
plane, légèrement descendante, avant d'entamer la grosse descente en lacets à
flanc de montagne vers Besse en Oisans.
Un peu de route, avant de passer par un single à flanc de montagne très caillouteux, où certains passages obligeaient à poser pied à terre et à pousser, voire porter le vélo. Une partie à la fois physique et technique avant de poursuivre par une nouvelle partie route en montée vers Auris où nous attendait un nouveau ravitaillement, bien copieux cette fois ci. Des forces reprises, je poursuivis la montée sur piste, avec quelques grosses bosses courtes mais raides qui faisaient bien mal aux jambes pour remonter à plus de 1800m. Arrivé en haut, tout de suite une descente très rapide sur les chemins. Le compteur était alors rarement en dessous des 35kmh ; il fallait par endroit sauter par dessus des renvois d'eau, des flaques, les virages se passaient en glisse... un petit moment sympa jusqu'à Huez, où encore une partie bitumé nous attendait pour seulement reprendre un chemin de terre à Villard Reculas.
La descente, ainsi que la portion route avait déjà fait oublié la douleur des jambes, mais celle-ci est vite revenue lorsque le chemin recommençait à s'élever. On est alors à un peu plus de 40km de l'arrivée, à Oz en Oisans. Je savais que cette dernière partie allait être difficile physiquement. Non seulement pour les jambes, mais aussi pour les bras, les reins, le souffle qui se faisait difficile... le manque d'entraînement longue distance en somme... Je suis alors monté à mon rythme, attendant que ça passe.
Enfin arrivé en haut de la montée, le chemin devint plat et technique, puis descendant en single toujours technique. La descente était également physique avec la fatigue, et je pars à l'erreur à quelques reprises. Des virages mal négociés, une fourche que j'oublie de débloquer (pas étonnant que je la trouvais inconfortable...),... s'en est suivi d'une succession de montées/descentes, courtes mais raides, jusqu'à retrouver une partie bitumée à Vaujany où le troisième et dernier ravitaillement était installé. J'ai alors bien pris le temps de me restaurer, de me réhydrater.. tant pis pour les quelques personnes qui m'ont doublé pendant ce temps. Mon but était d'arriver au bout, et non pas de faire une place. Je savais que la partie finale était tranquille et que les montées étaient terminées. Ce n'était alors plus que des descentes, toujours techniques par endroits, de la route,... ça roulait bien et les kilomètres s'enchaînaient assez rapidement.
A Allemont, la piste est devenue
totalement plane. Il restait alors une vingtaine de kilomètre à effectuer.
Cette piste suivait un court d'eau
jusque Bourg d'oisans. Autant dire que cela était monotone, mais soulageant
pour le corps. Je roulais toujours à mon rythme, mais lorsqu'un concurrent m'a
dépassé, je suis resté dans sa roue tant bien que mal, à une allure assez
soutenue. Comme mon grand plateau ne passait plus suite à un problème de
dérailleur, mon choix de braquet était limité. Quelques kilomètres plus loin
je le lache car il fut victime de crampes. J'ai alors continué tout seul à ma
vitesse. Le circuit empruntait une partie que j'avais faite auparavant lors
d'une sortie, je savais l'arrivée de plus en plus proche, et donc j'ai repris
un peu de vitesse.
Un petit tour dans les rues de Bourg d'Oisans, et enfin je franchis la ligne d'arrivée. Je n'étais pas mécontent me lever de la selle une bonne fois pour toute ! Au final, j'ai effectué les 97,300km en 6H14, ce qui me valut la 81ème position au général. Avec un meilleur entraînement, il m'était tout à fait possible de passer sous les 6H, mais comme je l'ai déjà dit, mon but était d'arriver au bout en moins de 7H. C'est donc du tout bon !
Mes données chiffrées :
- 97.300km
- 6H14 pour 6H00 de roulage. Soit 14min consacrées aux pauses ravitos et
portages.
- 2950m de D+
- 16.10km/h en vitesse moyenne
- 68km/h en vitesse max.
- 2259m pour l'altitude la plus haute
- 730m pour la plus basse...
- 9°C pour la température la plus basse, en haut du plateau d'emparis.
- 21°C pour la meilleure...
- 81ème au classement scratch homme
- 2 problèmes techniques : surchauffe de freins et déréglage du dérailleur
avant
- 0 crevaison
PHOTOS
Plus d'infos sur l'épreuve sur : http://www.bike-oisans.com/